Paris, 21 juin 1993.

 

Cher Karl von Nichts,

Ce fut bien moi qui glissa une vieille carte de visite dans votre boite aux lettres. Je vous avais auparavant expédié un télégramme ainsi conçu « Mon corps fera une apparition devant votre porte demain samedi à 7 heures du soir. » Ledit corps fit son apparition à 7 heures précises. À la suite de quoi il alla se restaurer au Münsterstubel : salade de cervelas et d’emmenthal, saucisse artisanale aux pommes de terres sautées, queue de bœuf farcie à la moelle en pot-au-feu, preskoff, bière Météor et Riesling grand cru 1989.

Je reviendrai à Strasbourg pour vous voir et je vous préviendrai sans doute par téléphone, bien que le téléphone n’ait pas la beauté du télégramme. Il n’a même aucune beauté.

Sincères salutations.

 

J.-P. Voyer.